Interview de Marion Bes

Marion Bes est chargée d’études entomologiste au sein de Naturae. Adepte des papillons, libellules, criquets ou encore sauterelles, elle réalise des inventaires naturalistes et contribue aux études réglementaires. En ce sens, elle analyse des milieux selon la présence des insectes qu’elle a pu identifier et fais en sorte d’expliquer et d’illustrer, lors de la rédaction de rapports et de cartes, les enjeux écologiques à prendre en compte.

Qu’est ce qui te plaît tant dans les insectes ?

Je suis émerveillée par leur comportement, leur capacité d’adaptation et la façon dont ils interagissent entre eux comme avec leur environnement. Ils ont vraiment un rôle fondamental et structurant dans les milieux. Ce sont des indicateurs précieux de la bonne santé d’un écosystème où un écosystème perturbé n’aura pas les mêmes espèces qu’un écosystème préservé. Tout cela se voit très finement avec les insectes.

Qu’est-ce qu’une semaine type pour toi ?

Ça va dépendre de la saison. En période hivernale comme maintenant, je suis surtout dans nos bureaux à Sète. Je traite les données que j’ai récoltées au printemps et en été et je les commente, les cartographie, les explique sous forme de rapports de différents types, suivi écologique, d’étude d’impact, pré diagnostic. Tandis que pendant la saison favorable aux inventaires naturalistes, soit au printemps et en été, on est beaucoup plus sur le terrain pour réaliser les inventaires.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

En ce moment je m’occupe d’un pré diagnostic pour aider à la planification d’un SCoT au niveau du Piémont cévenol, dans le Gard. Afin de prendre en compte au mieux la biodiversité sur les territoires avant de planifier d’éventuels aménagement, on nous a missionner pour analyser les potentialités écologiques de plusieurs secteurs cibles. Dans ces secteurs cibles, qui concernent une large échelle car ils sont localisés sur plusieurs communes, je regarde la potentialité de la faune et l’impact que pourrait avoir des aménagements sur ces zones. J’écris ce que je pressens sur certains milieux en fonction des habitats présents, ce que je viendrais ensuite confirmer avec des inventaires en saison favorable (printemps-été). Un pré diagnostic permet aux aménageurs de savoir si leur projet est faisable ou trop impactant avant d'investir dans une grosse étude d’impact impliquant des inventaires “quatre saisons”, soit des inventaires complets, etc.

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J’ai toujours voulu travailler dans ce secteur. J’ai commencé par la photographie animalière avant de reprendre mes études en Ecologie avec un master Patrimoine naturel et Biodiversité. J’ai ensuite fait des stages qui m'ont permis de découvrir le métier d'entomologiste et ont confirmé mon intérêt pour la protection de l’environnement.

Fais-tu toujours de la photographie animalière ?

Oui, c’est ma passion. Je photographiais surtout les mammifères et les oiseaux et j’ai bifurqué sur les insectes et la macrophotographie. J’ai connu de belles expériences. J’ai par exemple pu prendre une belle photo d’un serpent, une couleuvre à échelons, qui avait grimpé dans un arbre. C’était magnifique à voir ! Ou encore, il m’est déjà arrivé de rencontrer un jeune renard curieux qui s'est approché de moi. C’est un super sentiment quand les animaux t'acceptent dans leur milieu naturel.

Qu’est ce qui t’anime dans ce métier ?

J’apprends en permanence et directement sur le terrain. Je suis fascinée par la nature. J’essaie au quotidien d’essayer de partager ma passion pour la faune notamment au travers de sa prise en compte dans l'aménagement des territoires.

As-tu un souvenir marquant de ton expérience chez Naturae ?

Un terrain d’étude m’a beaucoup marqué. C’était un milieu naturel sublime sur la commune de Méjanne-le-Clap dans le Gard, une prairie fleurie préservée avec une abondance d’espèces d'insectes qui m’a donné le sourire pendant toute la journée. J’étais heureuse de pouvoir me balader dans cette magnifique prairie, heureuse d’être là dans le cadre de mon travail. C’est à ce moment-là que j’ai su que j’étais à ma place.

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