Interview de Jessica Calvo

Jessica Calvo est responsable projet biodiversité et génie écologique chez Naturae. Arrivée il y a un an, elle a auparavant travaillé dans la promotion immobilière en tant que directrice d’opérations. Elle réalise désormais des études règlementaires, des études d’intégration environnementale et des suivis de chantiers.

Qu’est-ce qu’une semaine type pour toi ?

En fait, pas une semaine ne se ressemble ! Je peux être en déplacement sur le terrain, chez un client ou bien au bureau. Nous faisons des points d’équipe tous les lundis matins pour planifier notre semaine en fonction des priorités mais également parfois en fonction de la météo !

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je travaille sur une évaluation simplifiée d’incidence Natura 2000. Le but est de produire un document pour éclairer l’autorité environnementale - qui va venir instruire la demande d’examen au cas-par-cas - sur le fait que le projet envisagé n’est pas susceptible d’impacter négativement les objectifs de conservation de la ZPS (Zone de Protection Spéciale) et/ou de la ZSC (Zone Spéciale de Conservation). Je travaille également (en collaboration avec l’ONF) pour m’assurer que des mesures de gestion sur lesquelles un maître d’ouvrage s’est engagé, dans le cadre d’une autorisation d’aménagement, sont respectées pour compenser les impacts de leur projet sur des orchidées et le lézard ocellé.

Tu es arrivée à Naturae après une reconversion. Comment ta précédente expérience professionnelle t'aide-t-elle dans tes missions ?

Auparavant je gérais des projets de construction immobilière. J’ai acquis une bonne connaissance des suivis de projets. Je connais aussi bien les contraintes de chantier, les délais, les interlocuteurs (maître d’ouvrage, maître d'œuvre, chef de chantier, etc.). Cette expérience m’est utile lors de la définition de mesures “Éviter, réduire, compenser” (ERC). J’ai un certain point de vue qui va m’aider à proposer des idées pour construire différemment et éviter une zone à enjeux par exemple.

Pourquoi avoir changé de voie ?

J’ai eu envie d’appliquer mes connaissances dans un domaine plus réfléchi et responsable. J'aimais travailler dans l'aménagement, c'est un sujet important, mais j’estimais qu’on ne l'exerçait plus correctement. Les niveaux financiers rentraient trop en ligne de compte et on perdait l’essence même de ce pourquoi on le faisait. Je me suis questionnée, j’ai fait un bilan de compétence et mon intérêt pour la protection de l’environnement est clairement ressorti.

Qu’est ce qui t’anime dans ce métier ?

Depuis toute petite j’aime être dehors et observer la nature. Maintenant, j’apprends à (re)connaître et à comprendre l’écologie des espèces, leurs habitats et la manière dont tout ça inter agit. Préserver la biodiversité pour les générations futures est une activité importante et qui a du sens. Le changement climatique, l'érosion de la biodiversité, les problématiques alimentaires, la ressource en eau, tous ces enjeux sont liés et cela m’anime de me dire qu’à mon échelle j’y réponds.

As-tu un souvenir marquant de ton expérience à Naturae ?

J’étais chargée d’un inventaire d’amphibiens près d’un étang avec une collègue naturaliste. Ce genre d’inventaire se fait de nuit, c'est donc équipées de lampes frontales qu’on s’est rendu sur le site. Après avoir poussé un vieux portail en fer forgé, on a dû se séparer pour balayer le site qui était très grand. Entre les herbes hautes, les croassements des grenouilles, la lampe frontale prête à s'éteindre et la peur de tomber à l’eau, une vraie scène de film d’horreur ! On en rigole encore aujourd’hui.

image003